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Ma Jeunesse Fout Le Camp

Guy Bontempelli

Ma jeunesse fout le camp tout au long d'un poème
Et d'une rime à l'autre, elle va, bras ballants,
Ma jeunesse fout le camp à la morte fontaine
Et les coupeurs d'osier moissonnent mes vingt ans.

Nous n'irons plus au bois, la chanson du poète,
Le refrain de deux sous, les vers de mirliton
Qu'on chantait en rêvant aux filles de la fête,
J'en oublie jusqu'au nom
J'en oublie jusqu'au nom
Nous n'irons plus au bois, ma tendre violette,
La pluie tombe aujourd'hui qui efface nos pas.
Les enfants ont pourtant des chansons plein la tête,
Mais je ne les sais pas
Mais je ne les sais pas

Ma jeunesse fout le camp sur un air de guitare,
Elle sort de moi-même, en silence, à pas lents,
Ma jeunesse fou le camp; elle a rompu l'amarre,
Elle a dans ses cheveux, les fleurs de mes vingt ans.

Nous n'irons plus au bois, voici venir l'automne,
J'attendrai le printemps en effeuillant l'ennui;
Il ne reviendra plus et si mon coeur frissonne,
C'est que descend la nuit
C'est que descend la nuit
Nous n'irons plus au bois, nous n'irons plus ensemble,
Ma jeunesse fout le camp au rythme de tes pas,
Si tu savais pourtant, comme elle te ressemble,
Mais tu ne le sais pas
Mais tu ne le sais pas






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