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À Hue À Dia

Polémil Bazar

J’ai les élus dans la mire et l’âme trouble-fête
Et comme envie d’en pleurer, comme envie d’en rire
Et comment que ça m’embête
On a rien fait de mieux, aurait-on pu faire pire?
Comment donc en être fier?
De qui, de nous, de vous, d’eux quel est le martyr
Et quel est le tortionnaire?

J’ai mal aux droits humains mais moi j’ai la liberté d’excrétion
Je crains de nous qu’on n’soit demain les pantins de trop d’ambition
La tête à hue, le cœur à dia, les girouettes
Tournent au gré du vent pseudocrate
Et dansent la java des jubilaires digérant, les rats en cravate

La java des états d’hommes et d’âmes soumises
Qui fait valser les droits, retourner les chemises
Elle se danse à genoux, elle se chante en dollar
Elle nous roule dans la boue et n’a pas de mémoire

Paraît qu’les riches ont tout et qu’ils m’ont moi
Mais moi, j’suis pauvre et j’suis bête
J’conseille au trésor de n’pas s’montrer la gueule
Car on lui f’ra sa fête
Nous les sauvages on n’sait pas compter mais nos plumes
On les donne aux poètes
Qui en retour, de l’or des mines de leurs âmes
Empoisonnent nos flèches

La java des états d’hommes et d’âmes soumises
Qui te fait malgré toi, endosser sa bêtise
On la trouve partout, c’est l’amie du pouvoir
Elle nous trompe, elle nous joue et répète l’histoire

On dit qu’on a les bourreaux qu’on mérite et qu’les barreaux faut s’y faire
On troque un vote, on croque, on avale, on évite, on tète, on est mammifère
Les barges de crédit font de larges profits sur nos vies déficitaires
En deuil d’idéaux, de raison et d’esprit l’avilissement prolifère

La java des états d’hommes et d’âmes soumises
Des guignols et des rois, qui le ridicule, frisent
Elle plane au-dessus des lois, d’la nature et des hommes
On doit l’aimer, ma foi, puisque tous on l’entonne






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